J E A N - M I C H E L B A S Q U I A T
(S A M O ©)

DOWNTOWN 1981

Julian Schnabel - USA, 1996

Scénario: Julian Schnabel
Interprétation: Jeffrey Wright, Dennis Hopper, David Bowie, Gary Oldman, Benicio Del Toro, Christopher Walken, Claire Forlani, Michael Wincott, Willem Dafoe, Courtney Love
Musique: John Cale. Et: Grand Master Flash, Iggy Pop, Charlie Parker, Miles Davis, Tom Waits, Leonard Cohen, les Pogues, les Rolling Stones, P.J. Harvey, Tracy Bonham, les Toadies, Bian Kelly, Tripping Daisy, Nick Marion Taylor, Gavin Friday...

Miramax - 1H45

Sortie en France: 26 mars 1997

En 1981, Jean-Michel Basquiat, découvert par Andy Warhol, devient l'artiste le plus controversé et le plus "glamour" du monde. A New York, ses expositions sont très attendues et ses tableaux achetés par les collectionneurs et les musées. Mais le jeune peintre souffre de la solitude et de tendances autodestructrices. Il plonge dans la drogue et meurt en 1988...

Warhol alias Bowie

Jean-Michel Basquiat (1960-1988) n'est pas un sujet banal. Premier artiste-peintre noir reconnu, mondialement célèbre à l'âge de 21 ans, mort sept ans plus tard: son passage dans le monde de l’art est un météore, et sa vie assez mouvementée pour autoriser un film moins de dix ans après sa mort.

Julian Schnabel, le réalisateur, est un peintre, ami de Basquiat, avec qui il a partagé plusieurs expositions de son vivant. Le regard du peintre sur un peintre apporte au traitement du film un ton particulier, celui de la simplicité et de la proximité. Schnabel montre la vie de Basquiat au quotidien, ses débuts difficiles, quand il dormait dans la rue, l’ambiance du monde de l’art new-yorkais où ils évoluaient tous deux, sa rencontre avec Andy Warhol, qui marqua le tournant de sa vie, sa première exposition, son amie, la drogue... On peut seulement regretter que la forme ne soit pas plus innovante, pour mettre en scène la vie d'un peintre aussi novateur.

Basquiat est remarquablement interprété par Jeffrey Wright qui compose un personnage désinvolte et excentrique, avec ses doutes et ses contradictions. Mais la palme de l'interprétation revient à David Bowie, alias Andy Warhol, formidable dans son rôle pourtant difficile: Warhol n'était pas, c'est le moins qu'on puisse dire, un être facilement saisissable. Sa personnalité complexe est très justement rendue par le jeu sobre de Bowie.

David Bowie: <<Je l'ai rencontré assez souvent. Je connaissais donc son langage du corps, et les idiosyncrasies qui constituaient son expression courante. Mais ce que vous voyez est ma propre interprétation d'Andy.>>

Daily Variety: <<... probablement le meilleur d'entre eux tous, David Bowie dans une brillante incarnation de Warhol.>>

The Hollywood Reporter: <<Bowie, Del Toro et Wincott sont tous trois superbes.>>

Positif: <<Ce que j'ai apprécié fondamentalement, c'est l'interprétation de Wright et puis aussi tous les seconds rôles - David Bowie en Warhol.>> Michel Ciment

Les Cahiers du Cinéma: <<... l'idée d'avoir fait jouer Warhol par David Bowie est une très bonne idée: Bowie est le Warhol du rock.>> Thierry Jousse

L'écrivain, et longtemps associé de Warhol, Bob Colacello a déclaré à USA Today après la première du 31 juillet 1996 à New York: le Warhol de Bowie <<ressemble tellement à Andy que s'en est effrayant.>>
David Bowie a rencontré Warhol pour la première fois en 71, pour lui présenter sa chanson Andy Warhol, dédiée au pape du Pop'Art: <<Je lui ai fait entendre la cassette de Andy Warhol et il l'a écoutée attentivement, avant de quitter la pièce sans dire un mot. Il est revenu quelques instants plus tard et m'a remercié. Puis il a remis le morceau, et s'est mis à prendre des polaroïds de moi et de mes chaussures, pendant plus d'une heure. Finalement, il les a alignés sur une table, toujours sans dire un mot, puis il est parti.>> (1976, propos repris par Jérôme Soligny dans son excellente biographie, 'David Bowie', éditions Albin Michel et Rock&Folk, 1996, FNAC). David, qui trépignait d'impatience de le rencontrer, est sorti ravi de cette entrevue.